squelette laboureur (Silean)

Cris qui s'éternisent dans les abîmes de la nuit, dans une chambre somptueusement décorée une femme tourne à peine la tête vers ce berceau qui se remplit peu à peu de sanglots. Ses lèvres s'étirent dans un rictus agacé, dévoilant une partie de ses dents démesurément blanches. Elle n'avait pas signé pour ça en perpétuant une lignée. Femme indigne au cœur que trop peu disposé, elle n'aurait, selon les dires, jamais dû enfanter, elle n'était assurément pas prête à être mère, trop jeune, trop narcissique, trop peu tournée vers les intérêts de sa famille dont on disait qu'elle ne désirait secrètement que la fortune et le pécule. La femme était semble-t-il vénale et en réalité bien banale, mais l'hôte de ses lieux avaient su remarquer une beauté dans ces traits froids et alignés dans une géométrique qu'il trouverait soi-disant bien pensée et qui pourrait presque être issue d'une divinité. La faiblesse de l'homme, quand il ne se trompe pas de bord, se trouve assurément dans les courbes féminines qui l'enchantent et l'enfument pour lui faire perdre la tête, lui enlever Conscience et Raison qui se retrouvent trop vite dans le caleçon. C'était assurément ce qui c'était passé ici, un homme aussi intelligent n'aurait pas pu tomber si bas, sur ce qu'on pourrait nommer salement une traînée des routes et des carrefours. « Becca, vous ne vous occupez pas de l'enfant ? » Voix outrée d'une belle-mère consternée, son fils la déshonorait encore et toujours, mais il s'y était fait maintenant, ce n'était pas la première qu'il ramenait une bécasse, mais c'était cependant la seule qu'il avait réussi à assez souiller pour que naisse un petit être. « On dit qu'il faut le laisser pleurer pour qu'il s'habitue... » Les yeux de la stupide viennent à sa rencontre sans gène, comme s'il ne remarquait pas ses fautes et les heures qui coulent et cet enfant qui hurle pour réclamer quelque chose qu'il voudrait bien téter. Elle aurait dû achever cette fille de petite vertu dés qu'elle en avait l’occasion, une balle dans la tête et tout serait fini, elle serait partie et lui ne serait pas ici entouré de parents incapables qui ne pensaient qu'à faire la fête. Dire qu'elle et son mari voulaient l'initier au secret familial, comme son père l'avait fait avec elle à un âge respectable, mais c'était trop tard, il avait été happé par une vie de débauche et de folie, il n'était pas fait pour entamer une bataille contre l'autre côté où il se ferait trop vite tuer, une génération presque bousillée dans l'inutilité, mais heureusement sa sœur était là, à croire que les femmes étaient dans la chasse bien plus talentueuses . « Il a faim imbécile » La matriarche des Brupeor s'avança vers la gamine, giflant sa chair fraîche pour mieux s'en aller vers cet enfant qui pleurait afin de le prendre dans ses bras et lui donner le biberon qu'elle avait préparé en entendant ses premiers gémissements. Visage d'ange qu'elle contemple et qui ne semblait pas avoir tant pris que ça de sa mère maternelle, heureusement. Elle ne lâchera le bébé qu'une fois dans la voiture, oui, elle l'a emmené, oui, elle l'a pris à ses parents demeurés qui ne sont que des drogués. Elle n'allait pas piétiner un héritier à la chasse alors que les dangers, eux, ne disparaissaient pas. Le sang des damnés devait être lavé et la terre avait besoin de plus de mains pour laver son manteau meurtri par les pas des infâmes. « Je ferais de toi une arme mon enfant, d'honneur et de diamants, de sagesse et d'argent, tu seras bâti. Je forgerai ton corps pour le sertir de rubis, mais tu seras aussi décoré d'or pour que tu sois digne d'un Brupeor...» Chantonne-t-elle dans la nuitée comme une promesse aux étoiles..